une histoire d'investisseurs

Publié le par chivas90

Source : http://www.ledauphine.com/index.jspz?article=20026 

"L'histoire commence bien. Ce couple de la classe moyenne a un peu d'argent de côté, qu'il veut investir sans prendre trop de risques.
La loi Demessine tombe à pic. C'est le dispositif parfait pour réduire ses impôts tout en préparant sa retraite, semble-t-il. En achetant sur plan un appartement dans une future résidence de tourisme à Orcières 1850, le couple croit faire une bonne affaire. Réduction d'impôts de 25 000 € sur 6 ans, récupération de la TVA, c'est tout bénéfice.
En plus, le geste n'est pas égoïste. La loi veut mieux répartir le tourisme, via les zones de revitalisation rurale (ZRR). Dont le but est de favoriser l'activité économique et l'emploi locaux.

Promoteurs et exploitants mis en cause

Mais dès la construction, les choses se gâtent. « On s'est rendu compte que ce qu'on avait acheté ne correspondait pas du tout à ce qu'on pensait » se souvient Mireille Pierret, propriétaire avec son mari d'un appartement aux "Balcons du soleil" à Orcières 1850.
Locataire des lieux, la société LVR Vacances est chargée d'entretenir les bâtiments et d'en trouver les occupants, reversant des loyers aux bailleurs dans le cadre d'un bail commercial de neuf ans. Mais ces derniers vont de déception en désillusion. « On a eu des problèmes dès le début avec notre gestionnaire. On était toujours obligés de faire des courriers pour être payés. Il n'a jamais répondu. On n'est plus payés. En plus la résidence est mal entretenue. »
Les ex-heureux propriétaires ont alors voulu rompre le contrat. « Le problème, c'est que quand vous dénoncez votre bail, vous êtes obligés de rembourser la défiscalisation, voire la TVA. Dans ce cas, avec en plus la perte des loyers, on va payer l'appartement 50 % plus cher que prévu » explique Mireille Pierret.

« Le système est mal fait »

Du côté du gestionnaire, on se range derrière la loi. «Je comprends les difficultés des propriétaires. En résidence de tourisme en ZRR, le propriétaire est coincé si l'exploitant a un problème. Le système est mal fait, mais c'est la responsabilité de l'État» assure Michel Ramos, l'ex-gérant de LVR Vacances, anciennement basée à Pra-Loup.
Repris depuis peu par la société Casanova, domiciliée en région parisienne, le gestionnaire a entamé une démarche pour faire baisser les loyers. «Certains ont refusé. Les propriétaires qui ont accepté ont été réglés» souligne Michel Ramos. Pour lui, les exploitants sont aussi victimes du système qui a apporté une concurrence forcenée. « À Orcières, on est passés de 800 à plus de 4500 lits entre 2003 et 2008. Et il y a encore deux résidences de tourisme qui se construisent... »

Plus de 5000 "victimes" ?

Le problème est le même qu'avec Transmontagne. Mireille Pierret est devenue présidente de l'association Apart, qui défend les propriétaires en résidence de tourisme (la 1re du genre). Selon elle, « 5000 à 6000 personnes sont dans cette galère dans toute la France. Tous les jours des gens nous appellent au secours. »
Une réunion au Sénat a eu lieu pour cerner la question et le vide juridique dans lequel s'engouffrent des intermédiaires peu scrupuleux. «Le système des ZRR sera arrêté en 2010, et c'est lié à notre démarche» affirme Mustapha Nadi, président du conseil syndical des "Balcons du soleil".
En attendant, certains investisseurs sont ruinés, drames personnels à la clef. De plus, Mireille Pierret estime que l'emploi local n'a pas bénéficié du dispositif.
Pire, d'autres conséquences néfastes seraient à venir. « Si les résidences de tourisme ferment et que les gens ne peuvent plus payer, les infrastructures des stations ne serviront plus à rien, les mairies seront endettées... On va à la catastrophe! Et on se rend compte qu'on a défiguré la montagne... »

Cette histoire se répète à l'infini...
Les IRT en demessine sont de petits investisseurs floués par tout un système.
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